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Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol22.djvu/397

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Si vous parlez de ce qu’il y a dans le monde, sachez que dans le monde tout est mort, tout est charogne ; et là où se trouve la charogne, les corbeaux se rassemblent.


Le royaume de Dieu ne vient pour personne d’une manière visible. On ne peut pas dire : il est ici, il est là. Si vous désirez voir dans le temps le fils de Dieu, c’est-à-dire le royaume de Dieu, et que l’on vous dise : le voilà, il est ici… il est là-bas, n’y allez pas, ne le croyez pas, car il est en dehors du temps et de l’espace. Regardez en vous-mêmes. Comme la foudre, dont la lumière est instantanée, il éclaire vos âmes. Mais auparavant, il vous faut beaucoup souffrir et éprouver beaucoup de choses. Mais comme il a été au jour de Noé et de Lot, quand vous serez déjà tout près de la perte, comme ils l’étaient, alors paraîtra en vous le fils de l’homme. Et là où cette lumière intérieure te trouvera, ne retourne pas à la vie ancienne.

Mais quelle preuve que nous avons déjà reçu cette vie, qu’elle est déjà arrivée ? demandent les disciples. Il leur répond : personne ne le sait, cette preuve n’existe pas et on ne peut dire où cela aura lieu. Où ? on peut le dire de la charogne, des corbeaux, mais pour la chose spirituelle, il n’existe ni lieu ni temps.