Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol22.djvu/438

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de Dieu. Le reste viendra de soi-même. Et il leur dit qu’il faut toujours désirer cette seule chose et ne pas s’attrister du reste.

Ensuite les disciples lui dirent : Apprends-nous à prier.

Il leur dit : Toute votre prière doit se borner à ceci :

Père, que ton esprit soit saint en nous, que ta volonté soit en nous. Donne-nous la vie de l’esprit. Ne nous réclame pas sévèrement ce que nous te devons et nous ne réclamerons pas à ceux qui nous doivent. Ne compte pas avec nous.

Si un fils demande du pain à son père, celui-ci ne lui donne point une pierre ; de même qu’il ne lui donnera point un serpent en place de poisson. Si donc, vous autres, hommes méchants, donnez à vos enfants ce qui leur est bon et non mauvais, comment donc notre père, celui de qui nous sommes descendus, le père de l’esprit, ne nous donnerait-il pas cet esprit, cela seul que nous lui demandons ? Non seulement un père, mais n’importe quel étranger, ne refuse pas ce qu’on lui demande avec persévérance. Si même tu viens à minuit chez ton voisin lui demander du pain pour donner à manger à ton hôte, tu sais que sinon par amitié, mais par acquit de conscience, il t’en donnera. Si tu demandes on te donnera ; si tu frappes, on t’ouvrira. Il ne faut pas attendre que Dieu nous donne l’esprit qui sauve de la mort, quand nous ne le cher-