Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol24.djvu/159

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Le fils de l’homme, d’après la réponse de Christ, c’est la lumière où les hommes doivent marcher tant qu’elle est en eux.

Luc, xi, 35. Prends donc garde que la lumière qui est en toi ne soit que ténèbres.

Matth., vi, 23. Si donc la lumière qui est en toi n’est que ténèbres, combien seront grandes ces ténèbres ! dit-il, enseignant les hommes.

Avant et après Christ, les hommes disaient la même chose : Dans l’homme vit la lumière divine descendue du ciel, et cette lumière c’est la raison, et il faut la servir seule et en elle seule réside le bonheur. Cela a été dit par les maîtres des brahmines, par les prophètes hébreux, par Confucius, Socrate, Marc-Aurèle, Épictète, par tous les vrais sages, et non par les compilateurs des théories philosophiques, mais par des hommes qui cherchaient la vérité pour leur bien et pour le bien de tous[1].

  1. Marc-Aurèle dit : « Honore ce qui est le plus puissant dans le monde, ce qui régit le monde et le pénètre ; honore également la puissance qui est en toi. Car elle est semblable à la première. Elle régit et pénètre toute ta personne et dirige toute ton activité. »
    Épictète dit : « Dieu a semé sa semence non seulement dans mon père et mon aïeul, mais dans tous les êtres vivants sur la terre, surtout dans les êtres raisonnables, parce que eux seuls entrent en rapport avec Dieu par la raison qui les unit avec lui. »
    Dans le livre de Confucius il est dit : « La loi de la grande science consiste à développer et à rétablir le principe lumineux de la raison que nous avons reçue du ciel. » Cette sentence se répète plusieurs fois et constitue la base de la doctrine de Confucius.