Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol24.djvu/176

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les débiteurs insolvables de quelqu’un, des hommes qui ont vécu avant eux, de ceux qui vivent maintenant et de ceux qui vivront après eux, de celui qui est, fut et sera le principe de tout. Ils doivent comprendre que par chaque heure de leur existence ils confirment cette obligation, et que tout homme qui vit pour soi repousse cette obligation qui le lie à la vie et à son principe, et se prive lui-même de la vie. L’homme doit comprendre qu’en vivant ainsi, il se perd. C’est ce que Christ répète plusieurs fois.

La vraie vie est celle qui ajoute quelque chose au bien accumulé par les générations passées, qui augmente cet héritage dans le présent et le lègue aux générations futures.

Pour participer à cette vie, l’homme doit renoncer à sa volonté personnelle et observer la volonté du Père qui a donné la vie au fils de l’homme.

Jean, viii, 35 : Or l’esclave ne demeure pas toujours dans la maison, mais le fils y demeure toujours. Le fils seulement qui observe la volonté du Père a la vie pour toujours, dit Christ, exprimant la même idée en d’autres passages.

Or la volonté du Père de la vie n’est pas la vie personnelle, égoïste, individuelle, mais la vie du fils unique animant les hommes ; c’est pourquoi l’homme ne conserve la vie que quand il la considère comme un gage, comme un talent qui lui est confié par le Père pour le mettre en œuvre au