Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol24.djvu/224

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des tortures volontaires, mais il enseigne la vie qui, tout en nous sauvant du néant de la vie personnelle, nous donne dans ce monde moins de souffrances et plus de joies que la vie personnelle.

Christ en enseignant sa doctrine dit aux hommes que si même ils la pratiquent au milieu de ceux qui ne la pratiquent pas, ils ne seront pas plus malheureux qu’auparavant, mais au contraire qu’ils seront bien plus heureux que ceux qui ne la pratiquent pas. Christ dit que le calcul mondain infaillible est de ne pas avoir souci de la vie mondaine.

Et, prenant la parole, Pierre dit : Voici, nous avons tout quitté et t’avons suivi ; que nous en arrivera-t-il donc ? Christ répond : Quiconque aura quitté des maisons, ou des frères, ou des sœurs, ou son père, ou sa mère, ou sa femme, ou ses enfants, ou des champs, à cause de moi et de l’Évangile, il en trouvera cent fois autant : des maisons, des frères, des sœurs, des mères, des enfants et des terres, avec des persécutions ; et, dans le siècle à venir, la vie éternelle » (Matth., xix, 27-29 ; Marc, x, 28-30 ; Luc, xviii, 28-30.)

Christ, il est vrai, déclare que ceux qui le suivront doivent s’attendre à être persécutés par ceux qui ne le suivront pas ; mais il ne dit pas que ses disciples s’en trouveront lésés. Au contraire, il dit que ses disciples auront ici, dans ce monde, plus de joies que ceux qui ne le suivront pas.

Que Christ le dise et le pense, cela est hors de