Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol24.djvu/300

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Je crois que cette doctrine donne le bien à tous les hommes, me sauve d’une perdition inévitable, et me donne dans ce monde tout le bonheur possible. C’est pourquoi je ne puis pas ne pas la pratiquer.

La loi a été donnée par Moïse ; le vrai bien et la vérité, par Jésus-Christ (Jean, i, 7). La doctrine de Christ est le bien et la vérité. Auparavant, ne connaissant pas la vérité, je ne connaissais pas le bien. Prenant le mal pour le bien, je tombais dans le mal et doutais que ma tendance vers le bien fût juste. Maintenant j’ai compris, et je crois que le bien vers lequel je me sens attiré est la volonté du Père, l’essence même de ma vie.

Christ m’a dit : Vis pour le bien, prends garde aux pièges — aux tentations (σϰάνδαλος), qui, en te séduisant par l’apparence du bien, te privent de ton vrai bien et te jettent dans le mal. Ton bien, c’est ton union avec tous les hommes ; le mal, c’est la violation de l’unité du fils de l’homme. Ne te prive pas toi-même du bien qui t’est accordé.

Christ m’a montré que l’unité du fils de l’homme, l’amour des hommes les uns pour les autres, n’est pas seulement le but auquel doivent tendre les hommes, comme cela me semblait auparavant, mais que cette unité, cet amour des hommes les uns pour les autres, est leur état naturel, celui dans lequel naissent les enfants, comme il l’a dit, celui dans lequel vivent toujours tous les hommes jusqu’à