Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol24.djvu/31

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l’amour. Si l’on t’insulte, supporte l’offense et, malgré tout, ne recours jamais à la violence. Christ a dit cela avec des mots si clairs, si simples qu’on ne saurait l’exprimer plus clairement. Cependant, moi, qui croyais ou tâchais de croire que ce sont les paroles de Dieu, je trouvais impossible de les mettre en pratique par mes propres forces. Le maître me dit : Va fendre du bois ; moi je réponds : C’est au-dessus de mes forces. Si je réponds ainsi, de deux choses l’une : ou bien je ne crois pas à ce que dit mon maître, ou je ne veux pas faire ce qu’il m’ordonne. Ce commandement, dont Dieu a dit : Celui qui l’exécutera, etc., et ailleurs : que ceux-là seuls qui l’exécuteront recevront la vie, ce commandement qu’il exécuta lui-même et qu’il exprima d’une façon si claire et si simple qu’on ne peut douter de sa signification, c’est de ce commandement que je disais, sans même jamais avoir essayé de l’accomplir, qu’il m’est impossible de l’exécuter par mes propres forces et qu’une aide surnaturelle m’est nécessaire.

Dieu est descendu sur la terre pour sauver les hommes. Le salut consiste en ce que la seconde personne de la Trinité, Dieu le Fils, en souffrant pour les hommes, a racheté leurs péchés devant le Père et leur a donné l’Église, laquelle détient la grâce, qui se transmet aux croyants. En outre, Dieu le Fils a donné aux hommes une doctrine et l’exemple de sa vie pour leur salut. Comment donc