Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol24.djvu/332

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De même le Métropolite dira : « L’adoration extérieure de Dieu est nécessaire ; depuis que le monde existe on a adoré les reliques des saints ; on respecte les reliques des cryptes ; on vient ici. Si je ne les dirige pas, ce sera un autre ; moi j’espère, avec l’aide de Dieu, employer plus pieusement cet argent gagné par le sacrilège. »

Pour comprendre la tromperie religieuse il faut remonter à sa source.

Parlons de ce que nous connaissons, du christianisme. S’adressant aux origines de la doctrine chrétienne, aux évangiles, nous trouvons une doctrine qui exclut nettement l’adoration extérieure de Dieu, qui la condamne et nie nettement, absolument, son enseignement. Mais depuis le Christ, jusqu’à nos jours, nous constatons que la doctrine s’écarte des bases établies par le Christ. Cet écart commence depuis les apôtres, et surtout depuis que l’apôtre amateur, Paul, enseigna cette doctrine ; et plus le christianisme s’est propagé, plus il s’est transformé et a adopté cette adoration extérieure de Dieu et son enseignement, si fortement reniés par le Christ. Dans les premiers temps du christianisme, la conception de l’Église sert seulement à définir tous ceux qui partagent cette croyance, et que je considère comme vraie. Cette conception est absolument juste, si elle s’applique à la foi non par les paroles mais par toute la vie, car la foi ne peut être exprimée par des paroles.