Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol24.djvu/342

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yeux les résultats de ces dogmes dans l’histoire, nous ne pouvons nous tromper. Pour nous, l’histoire est le contrôle de la véracité de la doctrine, contrôle même mécanique.

Le dogme de l’immaculée Conception est-il nécessaire ou non ? Qu’en résulte-t-il ? La colère, les injures, les railleries. Présente-t-il quelque utilité ? Aucune. La doctrine qui défend de tuer la fornicatrice est-elle nécessaire ou non ? Qu’en résultera-t-il ? Des milliers de fois les hommes furent adoucis à son souvenir.

Autre chose. Dans n’importe quel dogme, tous étaient-ils d’accord ? Non. Pour donner à celui qui demande tous étaient-ils d’accord ? Oui.

Voilà donc un premier fait : les dogmes sur lesquels personne n’est d’accord, qui ne sont nécessaires à personne, qui perdent les hommes, c’est ce que la hiérarchie donnait et donne pour religion. Le deuxième : ce sur quoi tous sont d’accord, ce qui est nécessaire à tous, ce qui sauve les hommes, cela, la hiérarchie, bien qu’elle n’ose le nier, n’ose aussi le donner comme doctrine, car cette doctrine la dénoncerait elle-même.