que l’argent n’a rien à voir avec l’asservissement des hommes.
La science dit : l’argent est une marchandise comme toute autre, qui a la valeur de sa production, avec cette seule différence que cette marchandise a été choisie comme la plus commode pour établir les prix, pour l’épargne et pour les paiements ; c’est le moyen d’échange. L’un a fait des souliers, l’autre a cultivé du blé, un troisième a élevé une brebis ; alors, pour un échange plus commode, il faut des monnaies qui représentent la partie correspondante du travail, et par cet argent, ils échangent des semelles contre de la poitrine de mouton ou dix livres de farine.
Les hommes de cette science imaginaire aiment beaucoup à se représenter une telle situation, mais elle ne fut jamais au monde. Une telle représentation de la société est analogue à la représentation d’une société humaine, primitive, non gâtée, parfaite, qu’affectionnaient les philosophes anciens. Mais cet état n’exista jamais. Dans toutes les sociétés humaines où existait l’argent, il y eut toujours la violence d’un homme fort et armé contre le faible sans armes, et là ou était la violence, le signe de la valeur, n’importe lequel (l’argent, le bétail, les pommes, les métaux) devait toujours perdre sa signification et recevoir celle du rachat de la violence.
L’argent a indiscutablement ces qualités inof-