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Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol26.djvu/319

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Tout cela était fort bien ; il n’y avait qu’une erreur, à savoir que tout cet édifice était construit sur le sable, sur l’affirmation arbitraire que l’humanité est un organisme.

Cette affirmation était arbitraire puisque nous n’avons pas plus de droit d’admettre l’existence de l’organisme humanité, qui n’est pas susceptible d’observation, que d’admettre l’existence de Dieu trinité et autres propositions théologiques.

Cette affirmation était inexacte parce qu’à la conception de l’humanité, c’est-à-dire des hommes, était irrégulièrement ajoutée la définition de l’organisme, alors que dans l’humanité manque le signe essentiel de l’organisme : le centre de sensation ou de conscience. Nous appelons l’éléphant, la bactérie, organismes, seulement parce que, par analogie, nous rapportons à ces êtres la même unité de sensation ou de conscience que nous sentons en nous, et dans les sociétés humaines, dans l’humanité, cet indice essentiel fait défaut, et c’est pourquoi, quelques indices communs que nous trouvions à l’humanité et à l’organisme, sans cet indice essentiel, l’homologation de l’humanité à l’organisme est irrégulière.

Cependant, malgré l’arbitraire et l’irrégularité du principe fondamental de la philosophie positive, à cause de cette importance pour la foule de justifier l’ordre des choses existant, de légitimer les violences qui s’exercent dans l’humanité, elle a été