Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol26.djvu/68

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sol, l’étudiant partit chercher le maître du logis et moi je me mis à interroger tous ceux qui étaient là. Le logement était disposé de la façon suivante : au milieu d’une chambre quadrangulaire de six archines[1], il y avait un poêle. Du poêle, quatre cloisons en forme d’étoile formaient quatre loges. Dans la première se trouvaient quatre lits et deux personnes : un vieillard et une femme ; dans la seconde, plus longue vivait le maître, un petit bourgeois, jeune, vêtu d’un long paletot gris ; il paraissait bon et était très pâle. À gauche du premier angle se trouvait la troisième loge. Là un homme, probablement ivre, dormait, et il y avait une femme en blouse rose flottante devant et serrée derrière ; par la loge du maître, on entrait dans la quatrième loge, qui se trouvait derrière la cloison.

L’étudiant était allé dans la loge du maître du logis, moi je restais à interroger le vieillard et la femme. Le vieux était un ouvrier imprimeur, qui maintenant n’avait plus de moyens d’existence. La femme était l’épouse d’un cuisinier. Je passai dans la troisième loge et interrogeai la femme en blouse sur l’homme qui dormait. Elle me dit que c’était un hôte. Je demandai à la femme qui elle était. Elle me répondit qu’elle était une paysanne de la province de Moscou. « De quoi vous occupez-vous ? »

  1. Une archine vaut 0 mètre 70 centimètres.