Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol28.djvu/218

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l’ouvrier

Un peu de patience encore. À la fin de la bouteille tu m’en diras des nouvelles. Déjà ils prononcent des paroles aimables et mielleuses ; bientôt viendront les flatteries, et tu entendras alors toutes ces ruses de vieux renards.

LE PAYSAN

Eh bien, vieillards respectables, voyons, que déciderez-vous pour moi ? Mon grand-père, qui vivait avec nous, et que je nourrissais s’il vous plaît, s’est retiré chez mon oncle. Il réclame une part de ma terre pour la donner à son fils… Je sais que vous réglerez cela pour le mieux. Vous êtes des hommes intelligents vous autres ! Ah ! mon Dieu ! sans vous, nous ne serions qu’un corps sans tête… Vous n’avez pas vos pareils au village. Ivan Fédotitch, par exemple, il est un homme de premier ordre… tout le monde le dit… Quant à moi, Ivan Fédotitch, à te parler franchement, j’ai toujours eu pour toi plus d’affection que pour mes père et mère… C’est ainsi. Et ce bon Michel Stépanitch… un vieil ami…

premier vieillard, au paysan.

Causer avec un brave homme, c’est une joie pour le cœur et un bienfait pour l’esprit… Et toi, tu es un brave homme. Vrai, tu n’as pas non plus ton pareil.