Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol3.djvu/308

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sifflèrent au-dessus d’eux. Loukachka se tourna en riant vers Olénine et il s’inclina.

— On te visera encore, Andréitch — fit-il. — Tu ferais mieux de t’en aller. Ce n’est pas ton affaire.

Mais Olénine voulait absolument regarder les Abreks.

Derrière le monticule, à une distance de deux cents pas, il aperçut des bonnets et des fusils. Soudain, de là parut une petite fumée et une autre balle siffla. Les Abreks étaient assis au pied du monticule près de la mare. L’endroit où ils étaient assis frappa Olénine. Cet endroit avait le même aspect que le reste de la steppe, mais par ce fait que les Abreks y étaient installés, il semblait différent de tout le reste. Il semblait à Olénine que cet endroit était précisément tel que devait l’être un repaire d’Abreks. Loukachka revint vers son cheval, Olénine le suivit.

— Il faut prendre le chariot chargé de foin, autrement ils nous tueront — dit Loukachka. — Voilà, derrière la colline, il y a un chariot de Nogaï, chargé de foin.

Le khorounjï écoutait, l’ouriadnik y consentit. Le chariot de foin fut amené, et les Cosaques, cachés derrière lui, commencèrent à avancer. Olénine monta vers la colline d’où l’on voyait tout. Le chariot de foin s’avançait ; les Cosaques se serraient derrière. Les Tchetchenzes (ils étaient neuf)