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Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol3.djvu/342

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V


À sept heures du soir, couverts de poussière et fatigués, nous franchîmes les larges portes fortifiées de la forteresse N. N… Le soleil se couchait et jetait ses rayons obliques roses sur les pittoresques batteries, les peupliers entourant la forteresse, les champs cultivés, jaunes, et sur les nuages blancs, qui en se rassemblant autour des montagnes couvertes de neige, les limitant, formaient une chaîne non moins pittoresque et jolie. Le mince croissant, comme un nuage transparent se montrait à l’horizon.

Dans l’aoul situé près des portes, un Tatar, grimpé sur le toit d’une chapelle, appelait les fidèles à la prière. Les choristes chantaient avec un surcroît d’entrain et d’énergie.

Après avoir pris quelque repos et réparé ma toilette, je me rendis chez un aide de camp de mes connaissances, pour lui demander d’informer le