était déjà morte. Et elle aussi, toujours le sommeil l’empoignait. C’est ça, mon cher homme.
— Tchikine, raconte-nous comment étant en congé, tu as donné le ton, — dit Maximov en souriant et en me regardant d’un air de dire : « Ne voulez-vous pas aussi entendre un imbécile ? »
— Quel ton, Féodor Maximitch ? — fit Tchikine en jetant sur moi un regard rapide. — C’est connu, j’ai raconté ce qu’est le Caucase.
— Oui, oui, c’est ça ! Que nous chantes-tu ?… Raconte comment tu l’as commandé.
— On sait comment j’ai commandé : On a interrogé sur la façon dont nous vivons — commença Tchikine avec volubilité et de l’air d’un homme qui a déjà raconté plusieurs fois la même chose. — J’ai dit : Nous vivons bien, mon cher homme, nous recevons largement des vivres. Matin et soir, chaque soldat a une tasse de chocolat et pour dîner la soupe des maîtres, d’orge perlé, et, au lieu d’eau-de-vie, chacun reçoit une portion de madère « Diverier » qui coûte quarante-deux kopeks sans la bouteille.
— Un bon madère — reprit Velentchouk en éclatant d’un rire qui domina tous les autres. — En voilà un madère !
— Eh bien ! Qu’as-tu raconté sur les Asiatiques ? — interrompit encore Maximov, quand le rire général se calma un peu.
Tchikine se pencha vers le feu, tira un petit char-