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Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol36.djvu/89

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Et, la question posée, il pinça les lèvres et fronça les sourcils.

Le président répéta la question. Maslova jeta sur le substitut des regards d’effroi.

— Simon ? Oui, je le connaissais, — dit-elle.

— Il me faudrait encore savoir quelles étaient les relations de l’accusée et de Kartinkine ? Se voyaient-ils souvent ?

— Quelles étaient nos relations ? Il m’invitait pour les voyageurs de l’hôtel, mais ce n’étaient pas des relations, — répondit Maslova promenant son regard inquiet alternativement du président au substitut.

— Je voudrais savoir pourquoi Kartinkine recommandait seulement Maslova aux voyageurs, à l’exclusion d’autres filles ? — demanda le substitut, les yeux à demi-clos, avec un sourire méphistophélique.

— Je ne sais pas. Comment pourrais-je le savoir, — répondit Maslova, lançant autour d’elle, un regard effrayé, qu’elle arrêta un instant sur Nekhludov. — Il recommandait celles qu’il voulait.

« M’aurait-elle reconnu ? » songea Nekhludov avec effroi, sentant tout le sang lui monter au visage ; mais Maslova ne l’avait pas distingué des autres et, vite, avait reporté sur le substitut ses regards effrayés.

— Ainsi la prévenue nie avoir eu aucune rela-