Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol37.djvu/305

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que je pense, » se dit-il. « Et qu’Agraféna Petrovna l’entende ! » pensa-t-il encore en regardant la vieille gouvernante, dont la présence l’incitait à redire sa décision à sa sœur.

— Tu me parles de mon projet de mariage avec Katucha ? Eh bien, oui, j’ai résolu de l’épouser, mais elle a nettement refusé, dit-il avec un tremblement comme chaque fois qu’il en parlait. Elle refuse mon sacrifice, et elle-même, dans sa situation, sacrifie beaucoup. Je ne peux pas accepter ce sacrifice s’il a lieu sous l’impression du moment. Et voilà, je pars avec elle ; j’irai où elle ira, et, de toutes mes forces, j’essaierai de l’aider et d’adoucir son sort.

Nathalie Ivanovna ne répondit rien. Agraféna Petrovna fixait sur elle un regard interrogateur, hochant la tête. À ce moment, du salon des dames, parut de nouveau le cortège. Le même beau valet Philippe et le suisse portaient la princesse. Elle arrêta ses porteurs, fit signe à Nekhludov de s’approcher, et, avec des soupirs, lui tendit sa main blanche alourdie de bagues, semblant attendre avec terreur une pression de main vigoureuse.

— Épouvantable, dit-elle, parlant de la chaleur. Je ne puis la supporter ! Ce climat me tue. Quand elle eut fini de parler des horreurs du climat russe et invité Nekhludov à venir les voir à la campagne, elle fit signe aux porteurs.

— Alors, ne manquez pas de venir ! dit-elle