Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol37.djvu/306

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encore à Nekhludov, en tournant vers lui son long visage.

Nekhludov sortit sur le quai. Le cortège se dirigeait à droite, vers les wagons de première classe. Nekhludov, suivi du facteur qui portait son bagage, et de Tarass, son sac sur l’épaule, prit, au contraire, à gauche.

— Voici mon compagnon de route, dit Nekhludov à sa sœur en désignant Tarass, dont il lui avait déjà raconté l’histoire.

— Comment ? En troisième ? demanda Nathalie Ivanovna en voyant son frère s’arrêter devant un wagon de troisième classe, où montaient déjà le facteur avec les bagages et Tarass.

— Mais oui, cela m’est plus commode, avec Tarass, dit-il ; puis il ajouta : Écoute, je voudrais te dire une chose : Je n’ai pas encore donné mes terres de Kouzminskoié aux paysans, de sorte que si je meurs, elles reviendront à tes enfants.

— Dmitri, cesse… fit Nathalie Ivanovna.

— Et si même je les leur donne, sache que tout le reste leur reviendra, car il est peu probable que je me marie. D’ailleurs, si je me mariais je n’aurais pas d’enfants… Alors…

— Dmitri, je t’en prie, ne parle pas de cela ! prononça Nathalie Ivanovna ; mais Nekhludov vit que ses paroles lui avaient fait plaisir.

Plus loin, devant un wagon de première classe, un petit groupe de curieux examinait encore