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SÉBASTOPOL EN AOÛT 1855


I


À la fin d’août, par la grande route encaissée de Sébastopol, entre Douvanka[1] et Bakhtchisaraï, une charrette d’officier avançait au pas sur la poussière épaisse et brûlante. (Cette charrette particulière qu’on ne rencontre plus nulle part était quelque chose d’intermédiaire entre la britchka d’un marchand juif, une charrette russe et un panier.)

Dans la charrette était accroupi un brosseur en veston de cotonnade, coiffé d’une ancienne casquette d’officier tout à fait déformée. Il tenait les guides. Derrière, sur le sac et sur les paquets, couvert d’une capote de soldat, était assis l’officier d’infanterie en capote d’été. Autant qu’on en pou-

  1. Dernière station avant Sébastopol. (Note de l’auteur.)