Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol4.djvu/225

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XXIV

Kozeltzov aîné qui, pendant la nuit, avait réussi à gagner et à reperdre tout, même les pièces d’or cousues dans son parement, dormait encore le matin d’un sommeil agité, leurré, mais fort, dans la caserne du cinquième bataillon, quand éclata un cri fatal répété par mille voix :

— Alarme ! — Pourquoi dormez-vous, Mikhaïl Semionitch ? l’assaut ! — lui cria une voix.

— C’est probablement une plaisanterie — dit-il en ouvrant les yeux et n’y croyant pas.

Mais tout à coup il aperçut un officier qui sans but défini, courait d’un coin à l’autre avec un visage si pâle qu’il comprit tout. L’idée qu’on pouvait le prendre pour un poltron qui ne veut pas sortir vers sa compagnie au moment critique, le frappa horriblement. En toute hâte, il courut vers la compagnie. La canonnade était finie, mais