porta à l’aide de camp en s’efforçant de ne pas le regarder.
Mais, Gouskov ne remarqua pas la corde qui tendait la tente, il y buta et lâchant le verre, il tomba sur les mains.
— En voilà un nigaud ! — exclama l’aide de camp qui déjà tendait la main pour saisir le verre.
Tous éclatèrent de rire, même Gouskov, qui frottait sur son genou maigre ses mains qu’il ne pouvait nullement blesser dans cette chute.
— C’est l’ours qui sert l’ermite ! — continua l’aide de camp. — C’est ainsi qu’il me sert chaque jour ; il a démoli tous les piquets de la tente. Il trébuche toujours.
Gouskov, sans l’écouter, s’excusait près de nous et me regardait avec un sourire triste, peu marqué, par lequel il semblait dire que moi seul pouvais le comprendre. Il était lamentable, mais l’aide de camp, son protecteur, semblait, on ne sait pourquoi, vouloir agacer son compagnon de chambre et ne pas le laisser tranquille.
— Oui, c’est un garçon habile !
— Mais qui ne trébuche pas contre ces piquets, Paul Dmitrievitch ? — dit Gouskov. — Vous-même avant-hier y avez buté.
— Moi, mon cher, je ne suis pas un subalterne, on ne me demande pas de l’habileté.
— Il peut traîner les pieds, — reprit le capitaine