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Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol4.djvu/304

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— Non, aujourd’hui je ne jouerai pas, autrement je vous battrais tous. Moi, quand je m’y mets, toutes les banques sautent ! Je n’ai pas d’argent pour jouer. J’ai perdu tout à un relais près de Volotchok. Là-bas, il y avait une espèce de fantassin, chargé de bagues, un grec probablement, il m’a mis à sec.

— Es-tu resté longtemps à ce relais ? — demanda lline.

— Vingt-deux heures. Ce relais sera mémorable pour moi, le maudit ! Et le maître de poste ne m’oubliera pas non plus.

— Quoi donc ?

— J’arrive…, tu sais, le maître bondit, une physionomie de coquin, un roublard. Il n’y a pas de chevaux, dit-il ; et tu dois savoir que j’ai une habitude : aussitôt qu’on me dit qu’il n’y a pas de chevaux, je n’ôte pas ma pelisse et je vais dans la chambre du maître de poste, tu sais, pas dans la chambre officielle, mais dans son appartement particulier, et j’ordonne d’ouvrir largement toutes les fenêtres et les portes, comme s’il y avait de la fumée. Eh bien ! Ici je fis la même chose, et tu te rappelles quelles gelées il a fait le mois dernier, jusqu’à vingt degrés. Le maître voulut discuter, je lui donne un coup sur la mâchoire. Alors, une vieille quelconque, la petite fille, des femmes se mettent à pousser des cris, empoignent la marmite et veulent s’enfuir au village. Je me mets devant la