Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol4.djvu/305

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porte. Donne des chevaux, dis-je, alors je m’en irai, autrement, je ne te laisserai pas sortir. Je vous ferai tous geler !

— C’est un excellent procédé ! — fit le gros propriétaire en éclatant de rire. — On procède ainsi pour faire geler les cafards.

— Seulement je n’ai pas monté la garde. Je suis sorti, et le maître et toutes les femmes s’enfuirent. Seule une vieille restait comme gage sur le poêle. Elle éternuait sans cesse et priait Dieu. Ensuite nous engageâmes les pourparlers : le maître de poste vint et de loin me pria de délivrer la vieille ; je lâchai sur lui Blücher. Il prend à merveille les maîtres de poste, Blücher. Et comme ça, la canaille ne me donna pas de chevaux jusqu’au matin suivant. Mais ici, arriva cette espèce de fantassin. Je passai dans l’autre chambre et nous nous mîmes à jouer. Vous avez vu Blücher ?… Blücher ?… Psst !

Blücher accourut. Les joueurs s’occupèrent de lui avec indulgence, bien qu’évidemment ils désirassent s’occuper d’une tout autre affaire.

— Mais, pourquoi ne jouez-vous pas, messieurs ? Je vous en prie, je ne veux pas vous déranger. Je suis un bavard, — dit Tourbine.