Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol4.djvu/358

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meilleure izba. Le bonnet soulevé, il s’approcha des officiers.

— Où est marqué notre logement ? — lui demanda le comte.

— Pour Votre Excellence, — répondit le fourrier en tressaillant de tout son corps, — ici chez le starosta, il a nettoyé son izba. J’ai exigé le logement dans la cour des maîtres, on a répondu qu’il n’y en a pas ; la propriétaire est une telle mégère !

— C’est bon, — dit le comte en descendant près de l’izba du starosta et s’étirant les jambes. — Ma voiture est-elle arrivée ?

— Elle est arrivée, Votre Excellence ! — répondit le fourrier en désignant avec sa casquette le dos de cuir de la voiture qu’on apercevait dans la porte cochère, et il se jeta en avant dans le couloir de l’izba pleine de la famille du paysan venue pour regarder l’officier. Il renversa même une vieille femme en ouvrant brusquement la porte de l’izba nettoyée, et en s’effaçant devant le comte.

L’izba était assez grande et large mais pas très propre. Le valet de pied allemand habillé comme son maître se trouvait dans l’izba. Il avait déplié le lit de fer, fait le lit et tirait le linge de la valise.

— Peuh ! Quel sale logement ! — dit le comte avec dépit. — Diadenko ! est-ce qu’on ne pouvait trouver mieux quelque part, chez le seigneur ?

— Si Votre Excellence l’ordonne, j’irai à la Cour des maîtres, — répondit Diadenko, — mais la