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Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol4.djvu/74

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VII

Galtzine rencontrait de plus en plus de blessés sur les brancards ou à pied, soutenus par d’autres, et parlant entre eux à voix haute.

— Quand ils sont tombés sur nous, mes frères, — dit d’une voix de basse un soldat de haute taille qui portait deux fusils derrière l’épaule, — quand ils sont tombés sur nous et ont crié : «Allah ! Allah ![1] ils grimpaient comme ça les uns sur les autres. On tue les uns et les autres grimpent derrière ; on ne pouvait rien faire. On n’en voyait pas la fin…

Mais en cet endroit du récit, Galtzine l’arrêta.

— Tu viens du bastion ?

— Parfaitement, Votre Seigneurie.

— Eh bien ! Qu’y avait-il là-bas ? Raconte.

  1. Nos soldats, pendant la guerre contre les Turcs, s’étaient si habitués au cri des ennemis, qu’ils racontaient que les Français criaient aussi : « Allah ! » — Note de l’Auteur.