Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol4.djvu/99

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XII

— Et vous savez, Praskoukhine est tué — dit Pest accompagnant Kalouguine qui s’en retournait chez lui.

— Pas possible !

— C’est sûr, je l’ai vu moi-même.

— Mais adieu. Je suis pressé.

« Je suis très content, » pensa Kalouguine en allant à son logis. « Pour la première fois depuis que je suis au service, j’ai de la chance. Une belle affaire, et je suis sain et sauf. Les promotions seront superbes, j’aurai assurément le sabre d’or. Et après tout, je l’ai mérité. »

Ayant rapporté au général tout ce qu’il fallait, il alla dans sa chambre où l’attendait en lisant un livre trouvé sur la table, le prince Galtzine, de retour depuis longtemps. Avec un grand plaisir, Kalouguine se sentait à la maison hors de danger. Il se mit en chemise de nuit, se coucha, et une