Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol5.djvu/200

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murs hauts et riches. Qui sait s’il y a en eux tous, tant de joie insouciante, douce, de la vie, tant d’accord avec le monde, qu’il y en a dans l’âme de ce petit homme ?

Infinies sont la pitié et la sagesse de Celui qui a permis et ordonné l’existence de toutes ces contradictions ! Ce n’est qu’à toi, vermisseau infime, qui audacieusement, indûment, essayes de pénétrer ses lois, ses intentions, c’est seulement pour toi que semblent exister ces contradictions ? Lui regarde doucement de sa haute et claire immensité et se rejouit de l’harmonie infinie où tu vois contradiction. Dans ton orgueil, tu pensais échapper aux lois générales. Non, et toi aussi, avec ta mesquine indignation contre les valets, toi aussi tu as répondu aux besoins harmonieux de l’éternel et de l’infini…