Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol5.djvu/247

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pais ; s’il ne m’aime pas ? — me venait-il en tête soudain.

J’étais effrayée de cette pensée. Dieu sait où elle pouvait me conduire et me conduirait, et je me rappelai ma confusion dans l’enclos quand je sautais pour le rejoindre, et cela me devint pénible, pénible. Des larmes coulèrent de mes yeux ; je me mis à prier. Et il me vint une pensée étrange, qui me calma. Je décidai, à dater d’aujourd hui, de commencer mes dévotions, de communier le jour de mon anniversaire, et ce même jour de me fiancer à lui.

— Comment ? Pourquoi ? Comment cela pouvait-il être ? je n’en savais rien, mais de ce moment, je pensai et résolus que ce serait ainsi.

Il faisait déjà grand jour, les paysans commençaient à se lever, quand j’entrai dans ma chambre.