rance ; et les autres manquent ou font toujours des fautes grossières. Il a déjà gagné dix roubles à chacun. Avec le prince il avait Dieu sait quels comptes, mais jamais ils ne se payaient l’un l’autre. Mais Nekhludov tira des billets verts et les lui tendit.
— Non, — dit-il, — je ne veux pas prendre ton argent. Jouons une partie, quitte ou double : c’est-à-dire ou je gagne double ou partie nulle.
Je plaçai les billes. Fédotka joua le premier. Nekhludov joue en affectant la négligence. À un moment il pouvait gagner la partie. Non, — dit-il, — je ne veux pas, c’est trop facile ; et Fédotka veille au grain. Certes il a caché le jeu et, comme par hasard, il gagne la partie.
— Allons, — dit-il, — jouons le tout.
— Allons.
Il gagne de nouveau.
— Non, — dit-il, — ça commence à m’embêter. Je ne veux pas te gagner beaucoup. Le tout, ça va ?
— Ça va.
Cinquante roubles sont enjeu et déjà Nekhludov demande : « Allons, le tout ! »
Ils ont marché, marché plus loin, et plus fort, enfin il lui a gagné deux cent quatre-vingts roubles.
Fédotka connaît le truc : il perd la simple et gagne la double. Et le prince, assis, voit que l’affaire devient sérieuse.