Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol5.djvu/53

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III

Avant même de laisser passer la dernière troïka, mon postillon se mit à tourner gauchement et heurta du brancard les chevaux attelés. Une des troïkas bondit, et, arrachant la longe, s’échappa.

— En voilà un diable louche ! Il ne voit où il tourne. Droit sur les gens. Diable ! — commençait à injurier d’une voix rauque, tremblante, un postillon assis dans la troïka de derrière, et qu’à sa voix et sa corpulence, je jugeai petit et vieux.

Il bondit vivement du traîneau et courut derrière les chevaux en continuant d’invectiver grossièrement mon postillon.

Mais les chevaux ne se laissaient pas prendre. Le postillon courait derrière eux et en un moment chevaux et postillon disparurent dans le brouillard blanc de la tourmente.

On entendit encore sa voix :