Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol6.djvu/104

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ner la charrette, le foin, les achats, à tâter son gousset, son pantalon. L’argent n’était nulle part.

— Mes aïeux ! qu’est-ce que c’est que ça ? que va-t-il arriver ? hurla-t-il en s’empoignant par les cheveux. Mais se rappelant soudain qu’on pouvait l’apercevoir, il obligea Tambour à retourner sur ses pas, enfonça son bonnet, et poussa sur la route le cheval étonné et mécontent.

« Je déteste aller avec Polikeï, devait penser Tambour, pour une fois dans sa vie il m’a pansé à temps et c’est seulement pour me jouer un mauvais tour. J’ai couru le plus vite possible à la maison. Je suis las, et à peine ai-je senti l’odeur de notre foin, qu’il m’éloigne du retour. »

— Eh toi, rosse du diable ! criait, à travers ses larmes, Polikeï, debout dans la charrette, en tirant sur le mors de Tambour et le frappant à coups de fouet.