Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol6.djvu/110

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— « Peut-être veut-elle le récompenser. »

— Dis que j’y vais tout de suite.

Il se leva et sortit. Akoulina prit un baquet posé sur un banc, versa l’eau du seau, ajouta une marmite d’eau chauffée sur le poêle, retroussa ses manches et essaya l’eau.

— Viens, Machka, je vais te laver.

La méchante et zézeyante fillette se mit à crier.

— Viens, braillarde, je te mettrai une chemise propre. Allons, pas tant d’histoires ! Viens, il faut encore que je lave ta sœur.

Pendant ce temps, Polikeï ne suivait pas la fillette d’en haut pour aller près de Madame, mais il se dirigeait vers un tout autre endroit. Dans le vestibule, il y avait près du mur une échelle droite qui conduisait au grenier. Polikeï, une fois dans le vestibule, regarda tout autour de lui, et, ne voyant personne, courbé, presqu’en courant, avec agilité, il grimpa l’échelle.

— Que signifie ? Polikeï ne vient pas… — se disait avec inquiétude la maîtresse en s’adressant à Douniacha qui la coiffait. — Où est Polikeï ? Pourquoi ne vient-il pas ?

Axutka courut de nouveau au logis des domestiques et de nouveau, entra comme une bombe dans le vestibule et demanda Ilitch chez Madame.

— Mais il y a longtemps qu’il est parti, — répondit Akoulina qui, après avoir lavé Machka, venait de plonger dans le baquet son nourrisson et malgré