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Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol6.djvu/112

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XI

Pendant quelques minutes, il fut impossible de rien distinguer dans le tohu-bohu général. Les gens étaient là en foule. Tous parlaient et criaient à la fois, les enfants et les vieilles pleuraient. Akoulina était sans connaissance. Enfin des hommes, le menuisier et l’intendant qui étaient accourus, montèrent au grenier. La femme du menuisier racontait pour la vingtième fois comment, « sans penser à rien », elle était allée chercher sa pèlerine, avait regardé « comme ça et vu un homme. Je regarde, le bonnet de côté, renversé. Je regarde les pieds, ils se balancent. Le froid me saisit. Est-ce possible ?… un homme s’est pendu et je dois voir cela ! Quand je suis tombée en bas, je ne me rappelais plus moi-même. Et c’est un miracle que Dieu m’ait sauvée ! Vraiment Dieu m’a protégée. On peut le dire : Quelle pente et quelle hauteur ! J’aurais pu me tuer net ! » Les hommes