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Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol6.djvu/125

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effrayés que, de nouveau, elle se cacha la tête, et comme prise de convulsions, frappait des pieds et sursautait de tout son corps.

Doutlov s’arrêta, la regarda attentivement, comme s’il désirait se rendre compte de ce qu’elle avait, mais, ne comprenant pas de quoi il s’agissait, il se détourna et continua son discours.

— C’est-à-dire, il s’agit d’une affaire très importante. Annoncez seulement que le paysan a trouvé la lettre avec l’argent.

— Quel argent ?

Douniacha, avant d’annoncer, lut l’adresse et demanda à Doutlov où et comment il avait trouvé cet argent qu’Ilitch devait rapporter de la ville. Ayant appris tous les détails, Douniacha, en chassant dans le vestibule la fillette qui ne cessait de rire, alla chez Madame. Mais, à l’étonnement de Doutlov, Madame ne le reçut pas et n’en donna aucune explication à Douniacha.

— Je ne sais et ne veux rien savoir, — disait la dame. — Quel paysan, quel argent, je ne puis ni ne veux voir personne. Qu’ils me laissent en paix. — Que ferai-je donc, — dit Doutlov, en tournant et retournant l’enveloppe, — ce n’est pas rien.

— Qu’y a t-il d’écrit dessus ? — demanda-t-il à Douniacha, qui de nouveau lut l’adresse.

Doutlov n’y pouvait croire. Il espérait que cet argent n’était pas celui de Madame, qu’on avait mal