Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol6.djvu/194

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


VII

LA TROISIÈME NUIT

La nouvelle lune venait de naître et son mince croissant éclairait la figure de Kholstomier qui se tenait au milieu de la cour. Les chevaux se pressaient autour de lui.

— La principale conséquence, étonnante pour moi, de ce fait que je n’étais ni au comte, ni à Dieu, mais au palefrenier, — continua le cheval pie, — c’est que mon plus grand mérite : mon allure vive, devint la cause de mon exil.

On promenait Cygne sur la piste et le palefrenier en chef, qui venait avec moi de Tchesmenka, s’arrêta avec moi près de la piste. Cygne passait devant nous. Il trottait bien mais quand même il s’en croyait. Il n’avait pas en lui cette vivacité que j’avais moi : dès qu’une patte se posait, l’autre se sou-