Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol6.djvu/217

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kovskoï. — « Il faut absolument boire, autrement il y a de quoi mourir d’ennui », pensait le maître.

— Eh bien ! Tu es ici pour longtemps ? — demanda Serpoukhovskoï.

— Oui, encore un mois. Quoi, allons-nous souper ? Hein ? Fritz, est-ce prêt ?

Ils passèrent dans la salle à manger.

Dans la salle à manger les choses les plus extraordinaires étaient dressées sur la table éclairée. Il y avait des siphons, des petites poupées surmontant les bouchons, des vins rares dans les carafes, des hors-d’œuvre extraordinaires, de l’eau-de-vie. Ils burent. Ils mangèrent. Ils burent et mangèrent encore et la conversation commença. Serpoukhovskoï devenait rouge et commençait à parler sans timidité.

Ils causèrent des femmes. Qui avait telle et telle : une tzigane, une danseuse, une Française ?

— Alors tu as quitté la Matthieu ? demanda le maître.

C’était la femme qui avait ruiné Serpoukhovskoï.

— Ce n’est pas moi, c’est elle qui m’a quitté. Ah, mon cher ! quand on se rappelle ce qu’on a dépensé dans sa vie ! Maintenant je suis heureux quand par hasard j’ai mille roubles. Vraiment je serai heureux quand je vous quitterai tous. À Moscou je ne puis pas… Bah ! que dire !

Le maître était ennuyé d’écouter Serpoukhovskoï.