Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol6.djvu/256

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d’après des considérations propres à Pakhtine, avait le plus grand besoin de connaître l’arrivée de Labazov.

Severnikov avait été un peu mêlé au 14 décembre ; il était l’ami de tous les décembristes.

La comtesse se portait mieux et Pakhtine s’en montrait très content.

— Vous ne savez pas encore que Labazov est arrivé aujourd’hui ? Il s’est arrêté chez Chevalier.

— Que dites vous ! Nous sommes de vieux amis ! Comme je suis heureux ! Comme je suis heureux ! Je pense qu’il a vieilli, le pauvre ! Sa femme a écrit à ma femme…

Mais Severnikov ne dit pas ce qu’elle avait écrit, car ses partenaires, qui avaient déclaré le jeu sans atout, faisaient une faute. Tout en causant avec Ivan Pavlovitch, il leur jetait sans cesse des regards obliques. Et soudain, il se jetait vers la table et la frappait, pour prouver qu’il fallait jouer par sept. Ivan Pavlovitch se leva et, s’approchant d’une autre table, en passant, il glissa, dans la conversation, sa nouvelle à un monsieur respectable. Il se leva de nouveau et fit de même à la troisième table. Tous les messieurs respectables étaient enchantés du retour de Labazov, et quand Ivan Pavlovitch revint dans la salle de billard, lui qui d’abord ne savait pas s’il fallait se réjouir du retour de Labazov, n’employait déjà plus son exorde sur le bal, sur l’article du Mes-