Aller au contenu

Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol6.djvu/298

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dénudée, les taches blanches de la neige, qui n’était pas encore fondue, la queue nouée du bricolier ; il respirait l’air frais du printemps particulièrement agréable après l’atmosphère de l’église.

« Dieu soit loué que j’aie communié, et Dieu soit loué qu’on puisse priser. »

Et il tira sa tabatière. Pendant longtemps il garda sa prise, en souriant, et de cette main qui tenait la prise, sans la laisser échapper, il soulevait le chapeau en réponse aux saluts profonds des gens qui sortaient à sa rencontre et particulièrement des femmes qui lavaient les tables et les bancs devant leurs portes, pendant que la voiture, au grand trot de ses six chevaux, roulait dans la boue le long de la rue du village Izlégostchi !

Ivan Petrovitch tenait sa prise en escomptant le plaisir de la humer non seulement le long du village, mais jusqu’au passage d’un endroit dangereux de la descente, où les cochers ne passaient pas sans une appréhension évidente. Le cocher prit solidement les guides, s’installa commodément sur son siège et cria au conducteur de devant de tenir dans la direction de la glace. Quand ils eurent dépassé le pont, par le creux, et furent hors de la glace rompue et de la boue, Ivan Petrovitch, en regardant voler deux vanneaux qui se soulevaient vers les cieux, huma sa prise, et sentant la fraîcheur,