Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol6.djvu/30

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III

C’était le printemps. En ville, sur les rues mouillées, des ruisselets rapides murmuraient entre les petits glaçons couverts de fumier. Les habits étaient clairs et les voix des gens qui circulaient sonnaient gaîment. Dans les jardins, derrière les haies, se gonflaient les premiers bourgeons, et les branches, à peine visibles, se balançaient sous un vent frais. Partout coulaient et tombaient des gouttes transparentes… Les moineaux pépiaient et voltigeaient sur leurs petites ailes. Du côté du soleil, sur les haies, les maisons, les arbres tout s’agitait et brillait. Dans le ciel, sur la terre et dans le cœur de l’homme tout était jeune et joyeux.

Dans l’une des principales rues, de la paille fraîche était répandue devant une grande maison de maîtres. Dans la maison se trouvait cette même malade, cette mourante, qui se hâtait pour aller à l’étranger.