Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol6.djvu/31

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Près de la porte fermée de la chambre se tenaient le mari et une femme âgée. Le prêtre assis sur un divan, les yeux baissés, tenait un objet recouvert de l’étole. Dans le coin, une vieille femme, la mère de la malade, était allongée dans un voltaire et pleurait amèrement. Près d’elle, une femme de chambre tenait à la main un mouchoir propre en attendant qu’elle le demandât. Une autre frottait les tempes de la vieille et, par-dessous un bonnet, soufflait sur sa tête grise :

— Que le Christ vous aide, mon amie ! disait le mari à la femme âgée qui était debout avec lui, près de la porte. Elle a en vous une telle confiance, et vous savez si bien lui parler. Exhortez-la bien, ma colombe, allez.

Il voulait déjà lui ouvrir la porte, mais la cousine le retint, porta plusieurs fois son mouchoir à ses yeux et secoua la tête.

— Maintenant on ne dirait pas que j’ai pleuré ? Et ouvrant la porte, elle entra.

Le mari était très ému et semblait brisé. Il se dirigea vers la vieille, mais à quelques pas d’elle, il se détourna, marcha dans la chambre et s’approcha du prêtre. Le prêtre le regarda, souleva les yeux au ciel et soupira. Sa petite barbiche épaisse, grise, se souleva aussi puis s’abaissa.

— Mon Dieu ! mon Dieu ! dit le mari.

— Que faire ? dit en soupirant le prêtre ; et de