Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol7.djvu/172

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rable ! Très bien ! Il ne me faut rien, prince.

— Oui, mais tu n’es pas seule, tu as des sœurs, — répondit le prince Vassili. La princesse ne l’écoutait pas.

— Oui, je savais cela depuis longtemps, mais j’oubliais qu’outre la bassesse, la tromperie, l’envie, les intrigues, outre l’ingratitude la plus noire, je ne pouvais rien attendre de cette maison…

— Sais-tu, oui ou non, où se trouve ce testament ? — demanda le prince Vassili, dont les joues se contractaient encore plus qu’auparavant.

— Oui, j’étais sotte, je croyais encore aux hommes, je les aimais et me sacrifiais, mais seuls les méchants et les lâches réussissent. Je sais de qui viennent ces intrigues.

La princesse voulut se lever, mais le prince la retint par la main.

La princesse avait l’air d’une personne qui tout d’un coup est désenchantée de toute l’humanité ; avec colère, elle regardait son interlocuteur.

— Il est encore temps. Tu te rappelles, Katiche, que tout cela s’est fait par hasard, dans un moment de colère, de maladie, et ensuite a été oublié. Notre devoir, ma chère, c’est de réparer sa faute, de soulager ses derniers moments en ne laissant pas se commettre cette injustice, en ne le laissant pas mourir avec la pensée d’avoir nui aux personnes…

— Aux personnes qui ont tout sacrifié pour lui,