aussitôt éloigné de Bagration, ses forces le trahirent, une peur inouïe l’envahissait et il ne pouvait aller où était le danger.
En s’approchant des troupes du flanc gauche, il allait non pas en avant, où avait lieu la fusillade, mais il cherchait le général où il ne pouvait être, aussi ne put-il transmettre l’ordre.
Le commandement du flanc gauche appartenait par ancienneté au commandant du régiment, de ce même régiment qui se présentait à Koutouzov sous Braunau, et où Dolokhov servait comme soldat, et le commandement de l’extrême flanc gauche était dévolu au commandant du régiment de Pavlograd où servait Rostov, et ce fut la cause d’un malentendu. Les deux chefs étaient très montés l’un contre l’autre, et tandis qu’au flanc droit l’action était engagée depuis longtemps et que les Français commençaient la retraite, les deux chefs étaient occupés de pourparlers dont le but était de se blesser réciproquement, et les régiments de cavalerie et d’infanterie étaient peu préparés au combat qui se présentait. Tous les soldats, du simple pioupiou au général, n’attendaient pas la bataille et s’occupaient tranquillement des besognes ordinaires ; les cavaliers donnaient à manger aux chevaux, l’infanterie cherchait du bois.
— Il est pourtant plus ancien que moi en grade, — disait l’Allemand, — colonel de hussards, qui,