Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol8.djvu/226

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— Denissov ! nous sommes arrivés !… Il dort ! fit-il en se penchant de tout son corps, comme si, par cette position, il espérait activer le mouvement du traîneau.

Denissov ne répondit pas.

— Voilà le carrefour où se tenait le cocher Zakhar, et voilà Zakhar avec le même cheval, et la boutique où l’on achetait le pain d’épice ! Est-ce bientôt ? Hé !

— À quelle maison faut-il s’arrêter ? demanda le postillon.

— Mais là, au bout, à la grande maison ! Est-ce que tu ne vois pas ? C’est notre maison, disait Rostov… Denissov ! Denissov ! nous sommes arrivés.

Denissov leva la tête, toussota et ne répondit rien.

— Dimitri ! Il y a de la lumière chez nous ? — dit Rostov au valet qui était sur le siège.

— Parfaitement, c’est la lumière dans le cabinet de votre père.

— On n’est donc pas encore couché ? Hein ! qu’en penses-tu ? Prends garde, n’oublie pas de déballer tout de suite mon nouvel uniforme, ajouta Rostov en tirant ses moustaches naissantes. — Eh bien, va donc plus vite, cria-t-il au postillon. — Mais, Vassia, éveille-toi donc ? dit-il à Denissov qui, de nouveau, laissait retomber sa tête. Mais va, va donc, trois roubles de pourboire, va, cria