Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol8.djvu/382

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V

Le lendemain de son intronisation dans la loge, Pierre, à la maison, lisait un livre en tâchant de pénétrer le sens du carré dont un des côtés signifiait Dieu, l’autre, le monde moral, le troisième, le monde physique, le quatrième, l’union des autres. De temps en temps il se détachait du livre et du carré, et, en imagination, il se traçait un nouveau plan de vie. La veille, dans la loge, on lui avait dit que le bruit de son duel était arrivé jusqu’à l’empereur et qu’il serait plus sage pour lui de s’éloigner de Petersbourg.

Pierre pensait partir dans ses domaines du sud et s’occuper, là-bas, de ses paysans. Il rêvait joyeusement à cette nouvelle vie quand, tout à fait à l’improviste, le prince Vassili entra dans la chambre.

— Mon ami, qu’as-tu fait à Moscou ? Pourquoi t’es-tu querellé avec Lili, mon cher ? Tu te trompes,