Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol8.djvu/467

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— Je t’ai o’donné de ne pas leu’ pe’mett’e de manger cette ’acine de Macha ! — criait Denissov. J’ai vu moi-même Laza’tchoux qui en ’appo’tait des champs.

— J’ai ordonné, Votre Haute Noblesse ; ils n’obéissent pas, — répondit le maréchal des logis.

Rostov se recoucha, pensant avec plaisir : « Bon ! qu’ils triment, moi j’ai fait mon travail et je me couche. C’est admirable ! »

À travers le mur il entendit qu’outre le maréchal des logis, Lavrouchka, le valet rusé de Denissov parlait aussi. Lavrouchka parlait de chariots quelconques, de biscuits, de bœufs, qu’il avait vus en allant aux approvisionnements.

Derrière la hutte il entendit de nouveau le cri plus lointain de Denissov et le commandement : « En selle ! Deuxième peloton ! ». — « Où vont-ils aller ? » pensa Rostov.

Cinq minutes après Denissov entra dans sa hutte, monta avec ses pieds sales sur le lit, fuma sa pipe avec colère, mit tout en désordre, prit la nogaïka et le sabre, et se prépara à sortir de la hutte. À la question de Rostov qui lui demanda où il allait, il répondit irrité et vaguement, qu’il avait une affaire.

— Que Dieu me juge et le grand empereur ! fit Denissov en sortant.

Rostov entendit, de la hutte, le piétinement de plusieurs chevaux dans la boue. Rostov ne