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Page:Tolstoï - Œuvres complètes vol1.djvu/116

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britchka. — Je vous jure que la tête me tourne déjà, et vous voilà encore avec vos cassettes – ajouta-t-il en soulevant sa casquette et en essuyant, sur son front bruni, de grosses gouttes de sueur.

Les domestiques en veston, en cafetan, en blouse, tête nue ; les femmes en robes d’indienne, en fichus rayés, avec des enfants sur les bras, et les gamins pieds nus, étaient autour du perron, regardaient les voitures, et causaient entre eux. Un des postillons — un vieux, tout courbé, avec un bonnet d’hiver et un armiak[1] — avait empoigné le timon de la calèche, le touchait en examinant attentivement l’avant-train ; l’autre — un vigoureux jeune homme en chemise blanche rapiécée sous le bras de cotonnade rouge, coiffé d’un feutre noir, qu’il poussait d’une oreille sur l’autre, pour gratter ses boucles blondes — posa son armiak sur le siège, les guides à côté, et en faisant claquer son fouet, regardait tantôt ses bottes, tantôt les cochers qui graissaient la britchka. L’un de ceux-ci, avec de grands efforts, soulevait la voiture, l’autre, accroupi près de la roue, graissait très soigneusement l’essieu et sa boîte, et pour ne pas perdre ce qui restait sur le pinceau, il graissa même le bas des roues. Les chevaux de poste, de vraies rosses, de diverses couleurs, étaient près de la grille et agitaient la queue pour chasser les

  1. Sorte de limousine fermée par une ceinture.