vers Dieu, et elle lui demandait de l’unir à celle qu’elle aimait le plus au monde, et elle désirait sincèrement que ce fût bientôt.
« Voilà qui l’aimait sincèrement, » pensai-je ; et j’eus honte de moi.
Le service finissait. Le visage de la défunte fut découvert, et tous les assistants, sauf nous, l’un après l’autre, s’approchèrent pour l’embrasser.
Une des dernières personnes qui s’avancèrent pour dire adieu à la morte fut une paysanne tenant dans ses bras une belle petite fille de cinq ans, Dieu sait pourquoi elle l’amenait ici. Dans ce moment, par hasard, je laissai tomber mon mouchoir mouillé et je voulus le ramasser ; mais à peine étais-je baissé qu’un cri terrible, aigu, effrayant retentit. Dussé-je vivre cent ans, je ne l’oublierai jamais, et quand je me le rappelle, toujours un frisson glacé traverse mon corps. Je relevai la tête ; sur un tabouret, près du cercueil, était la même paysanne qui, avec peine, retenait la fillette. Celle-ci agitait ses petites mains, rejetait en arrière son visage effrayé, et, les yeux dilatés, fixés sur le visage de la morte, elle criait d’une voix terrible, effroyable. Je poussai un cri, encore plus effrayant, je crois, que celui qui m’avait frappé, et je m’enfuis de la chambre.
Seulement alors je compris d’où venait cette odeur forte et étouffante qui, mêlée à celle de l’encens, emplissait la chambre ; et la pensée que ce