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II

L’ORAGE


Le soleil s’inclinait à l’horizon, mais ses rayons obliques, brûlants, chauffaient désagréablement mon cou et mes joues ; il était impossible de toucher les bords brûlants de la britchka ; une poussière épaisse couvrait la route et remplissait l’air. Pas un souffle de vent pour la dissiper. Devant nous, toujours à la même distance, se balançait la haute et poussiéreuse caisse de la calèche, derrière laquelle on apercevait rarement le fouet agité par le cocher au-dessus de son chapeau et de la casquette de Iakov. Je ne savais où me mettre : ni le visage, noir de poussière, de Volodia qui sommeillait près de moi, ni le mouvement du dos de Philippe, ni l’ombre allongée de notre britchka qui, à angle aigu, courait derrière nous, ne me donnaient aucune distraction. Toute mon attention