Page:Tolstoï - Œuvres complètes vol1.djvu/28

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aux critiques peu clairvoyants ou partiaux, d’accuser Tolstoï d’opinions réactionnaires, et de le déclarer le soutien du mal clérical et gouvernemental.

Deuxièmement : les œuvres interdites par la censure étaient répandues en manuscrits ou en lithographies, recopiées souvent avec des fautes graves sous d’autres titres ou en extraits. C’est sous cet aspect qu’elles passaient à l’étranger, où elles étaient insérées en russe ou traduites en langues étrangères. Dans ces traductions elles étaient encore déformées. Soit par esprit de parti, soit dans un but commercial, on les abrégeait, les titres étaient changés et en général elles étaient toujours soumises au bon gré des éditeurs. Sans parler de l’inexactitude des traductions, les traducteurs, soit faute de le connaître, soit par négligence, ne prenaient pas en considération l’ordre chronologique des écrits de Tolstoï et donnaient simultanément des œuvres appartenant à la première période et des œuvres récentes, ce qui autorisait les critiques à tirer des conclusions tout à fait erronées sur le développement des idées de Tolstoï.

Les choses se passèrent ainsi jusqu’en 1897 ; mais à cette époque un des amis les plus intimes de Tolstoï, Vladimir-Grigorievitch Tchertkov, qui a consacré toute sa vie à réunir et à éditer les œuvres de Tolstoï, fut expulsé de Russie. Avec les difficultés